Maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson

Description de la maladie en 1817 par James PARKINSON, médecin londonien : « Essai sur la paralysie agitante ».
La maladie qui porte son nom est caractérisée par la triade 1°) tremblement de repos; 2°) hypertonie musculaire avec rigidité en roue dentée ; 3°) lenteur à l’initiation des mouvements (akinésie) et à l’exécution des mouvements (bradykinésie).
Lewy (1912) décrit des corps d’inclusion dans le nucleus basalis de Meynert. Tretiakoff (1919) découvre la dépigmentation de la substance noire et trouve dans cette région des inclusions qu’il nomme corps de Lewy.

Physiopathologie
Mécanismes périphériques

La rigidité parkinsonienne : réaction anormalement vive du muscle au cours de son étirement. Due à une hyperactivité du système de motoneurones gamma (abaissement du seuil d’excitabilité des récepteurs fusoriaux) et hyperactivité alpha.
Le tremblement parkinsonien : constitué par une succession rythmique de bouffées d’activité électromyographique et de phases silencieuses.

Mécanismes centraux.
Base biochimique de la maladie de Parkinson

Les méthodes d’histofluorescence de FALCK et HILLARP permettent d’évaluer la répartition des amines biogènes dans le cerveau.
En 1959 Arvid CARLSON (récompensé en l’an 2000 par le prix Nobel de Médecine pour ses travaux sur la Dopamine) et indépendamment deux pharmacologues suédois A. BERTLER et E. ROSENGREN ainsi que SANO et col. observent une forte concentration de dopamine dans le striatum (noyau caudé et putamen) ainsi que dans le pallidum et le locus niger.
EHRINGER et Oleh HORNYKIEWICZ (1960) de l’Université de Vienne constatent un abaissement très important de la dopamine dans les cerveaux de sujets atteints de syndrome parkinsonien.
BIRKMEYER et HORNYKIEWICZ (1961) proposent le traitement de la maladie de Parkinson par un précurseur de la dopamine, la L-DOPA.
BARBEAU au Canada (1960) conseille le même traitement après avoir constaté une constante diminution de l’excrétion urinaire de dopamine chez les patients parkinsoniens.
La dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire entraîne une déplétion en dopamine du striatum. La maladie de Parkinson apparaît quand 70-80% des neurones dopaminergiques de la substance noire pars compacta ont disparus.
Plusieurs hypothèses sont formulées pour expliquer la mort des neurones de la substance noire. L’une d’entre elles évoque le rôle des radicaux libres fortement toxiques. Ceux-ci sont engendrés par la dégradation de la dopamine, les mitochondries, l’accumulation de fer.

Conséquences de la dépopulation neuronale

Les neurones dopaminergiques de la substance noire projettent sur le striatum (noyau caudé et putamen).
La dénervation dopaminergique striatale entraîne une modification du fonctionnement des neurones du striatum. La voie striato pallido nigrique devient hypoactive et la voie striato pallidale externe est hyperactive. Cette dernière étant inhibitrice, le pallidum externe exerce une moindre influence inhibitrice sur le noyau subthalamique (NST). C’est la voie indirecte vers le pallidum interne (GPi). Les neurones du NST sont excitateurs par l’intermédiaire du glutamate, tandis que les autres voies des ganglions de la base sont gabaergiques inhibitrices. Finalement, la désinhibition du NST renforce l’activité de la substance noire (pars reticulata) et du GPi d’autant plus que celui-ci n’est plus freiné par la voie directe. En conséquence le GPi peut inhiber le circuit moteur en retour thalamo cortical vers les aires pré-motrices frontale et l’aire motrice supplémentaire.
Les expériences de BERGMAN, WICHMAN et DELONG (1990) chez le singe rendu parkinsonien après injection de MPTP on montrées l’existence d’une hyperactivité des neurones du NST. La lésion chimique de ce noyau était capable de faire disparaître les symptômes parkinsoniens : rigidité, akinésie et tremblement. BENAZZOUZ en 1993 obtient le même effet en stimulant le NST à haute fréquence.
Cette stimulation à haute fréquence avait été utilisée en premier par BENABID et col. (1989) dans le traitement du tremblement en stimulant le noyau Vim du thalamus de façon chronique par implantation d’électrodes chez des patients ayant une maladie de Parkinson. On ne connaît pas encore de manière précise le mécanisme de la stimulation à haute fréquence, qui est supposée inhiber le noyau stimulé dans la mesure où elle reproduit l’effet d’une lésion.

 

Directeur de la publication © Bernard Pidoux